Editeur : Éditions CDP
Disicpline : Prothèse adjointe partielle
ISBN : 2-84361-071-0
165 €
208 pages
Paul Mariani réaffirme à juste titre, dans la préface qu'il a faite du livre de Pierre SANTONI « Maîtriser la prothèse amovible partielle » édité par CdP, qu'il reste un avenir à ce type de prothèse. Ainsi, justifie-t-il la parution d'un ouvrage traitant d'un domaine où les publications sont devenues rares, et où aucun ouvrage clinique ne fait autorité.
Le premier chapitre est consacré à la conception des châssis métalliques, il a le mérite d'entériner la fusion des écoles de prothèses décolletées et squelettées dont la synthèse est une prothèse à châssis métallique respectant les indices ostéo-muqueux et pourvue d'appuis occlusaux. Un chapitre très descriptif, largement iconographié, dans lequel nous avons apprécié la simplification de la nomenclature des crochets utilisés. Le chapitre suivant décrit les préparations dentaires spécifiques de la prothèse amovible partielle, mais le plan de ce chapitre va à l'inverse de ce que préconise l'auteur dans un chapitre ultérieur : cliniquement, les logettes occlusales doivent être réalisées après les coronoplasties axiales et non l'inverse car dans le cas contraire ? c'est ce qu'écrit l'auteur- il y a risque de réduction voire de suppression de la logette ! Il est dommage que ce manque de rigueur du plan puisse introduire la confusion alors que l'objectif pédagogique avait clairement été défini dans l'introduction.
Dans ce chapitre aurait pu être introduit aussi l'usage du paralléliseur, ou parallélomètre de façon à définir de façon plus pratique les notions de ligne-guide et de « ligne-guide idéale ». Il est d'ailleurs à regretter que l'apport clinique des publications faites sur l'usage du parallomètre au cabinet dentaire, en particulier celles de Fernand SEBBAH- non cité dans l'index - n'ait pas été pris en considération dans cet ouvrage.
Le chapitre sur les empreintes récapitule de façon concise les indications du type d'empreinte, et du choix d'une technique. Cinq photos suffisent à expliquer la technique dite du modèle corrigé d'Applegate. Déjà ce chapitre aborde les traitements par prothèse composite au travers des empreintes de repositionnement.
La lecture attentive des chapitres traitant de l'occlusion et de l'esthétique devrait être très édifiante pour l'omnipraticien tant le choix d'un schéma occlusal nécessite la prise en compte de facteurs divers ; classes d'édentements, classes squelettiques, antagoniste... Ici, tous les paramètres déterminant ce choix sont parfaitement répertoriés.
Le chapitre « Etudes de cas et plans de traitement » est particulièrement intéressant pour le clinicien, tout y est dit sous une forme théorique.
Ensuite, abordant fraisages, attachements, traitement des classes d'édentements, l'auteur fait la part belle à la prothèse dite composite, une prothèse somme toute invasive et de réalisation lourde, donc onéreuse qui met en évidence des compétences professionnelles rares, et qui, en corollaire, n'est pas accessible à toutes les bourses. Dans ce type de traitement, les difficultés inhérentes à la prothèse amovible sont résolues par la réalisation des prothèses fixes sur lesquelles elle vient s'agréger. Plus de problème d'insertion prothétique, plus de problème de rétention et de sustentation, moins de problèmes d'ordre esthétique, ceux-ci sont résolus au laboratoire de prothèse fixée.
Serait-ce la seule qui permette de maîtriser la prothèse amovible partielle ? C'est la question qui vient à l'esprit.
Le praticien lisant ces chapitres trouvera des réponses qui lui permettront d'aborder la prothèse composite en commençant par des cas simples afin de satisfaire les exigences esthétiques de patients aisés.
C'était une véritable gageure que de vouloir traiter toute la PAP en 208 pages et 720 illustrations, tant cette spécialité demande de posséder un large éventail de connaissances allant de la prothèse fixée à la prothèse complète, du laboratoire au cabinet. Au delà des réserves émises, ce travail est remarquable et la qualité des cas traités en tout point exemplaire.
Il faut rendre hommage à la somme de travail que représente la rédaction d'un tel ouvrage. Nous le faisons en conseillant sa lecture car il est toujours fructueux de confronter ses acquis à une si large expérience.