Editeur : Quintescence International
Disicpline : Prothèse conjointe
ISBN : ISBN 2-912550-14-9
92 pages
Depuis quelques années, Y. Samama nous annonce lors de chacune de ses conférences, qu'il ne faudra pas manquer la " révolution " de l'informatique en dentisterie. Il place ainsi, ce phénomène au même niveau que les bouleversements occasionnés, dans notre discipline, par l'avènement du collage, puis de l'implantologie.
Il a donc décidé, avec toute son équipe, et en particulier son " complice " de toujours, et co-auteur, Jean Ollier, d'être le chantre du système Procera® depuis son apparition.
Les deux compères nous font partager aujourd'hui leur expérience de ce système au travers de ce livre : La Prothèse Céramo-céramique et Implantaire : Système Procera®.
Nous aimerions tout d'abord dire combien les travaux présentés sont de grande qualité, tant pour la partie clinique que pour les étapes de laboratoire (bravo à L. Coudray !). Mais, Yves Samama nous a habitué à tout cela; même s'il se trouvera toujours quelques esprits chagrins pour critiquer, au vu de photos, tel ajustage ou telle intégration parodontale, il n'y a aucun doute sur le talent de ces auteurs et de leur équipe.
Le livre se découpe en quatre parties :
Les deux premières parties nous permettent de nous familiariser avec le système présenté qui, à partir d'un modèle de travail obtenu de manière conventionnelle, aboutit par scannage et transmission des données à un ordinateur à l'usinage d'armatures en alumine qui seront ensuite revétues de céramique cosmétique. L'épaisseur de ces armatures est de 0,5 à 0,7mm avec la possibilité de descendre à 0,4mm dans certains cas.
Les qualités mécaniques des Procera® sont plutôt supérieures à celles des autres systèmes céramo-céramiques et la qualité de leur adaptation cervicale est acceptable cliniquement sans être parmi les meilleures (62µm de moyenne).
Les étapes de réalisation des facettes, des préparations au collage sont bien détaillées ce qui constitue un excellent rappel dans ce domaine.
Il faut cependant bien se rendre à l'évidence : dans ces cas, nous avons affaire à un procédé " tout-céramique " de plus, qui, s'il est révolutionnaire au laboratoire ne change rien au fauteuil.
La troisième partie, sur les bridges de petites étendues nous a semblé peu convaincante. En effet, malgré le talent des techniciens, le rendu esthétique des restaurations est peu flatteur, ceci en raison des qualités mécaniques du système de liaison des éléments qui imposent la réalisation de zones de jonction importantes (6mm). Ces mêmes causes limitent beaucoup les indications, la zone édentée ne devant pas excéder 6mm en largeur et avoir au minimum 3mm de hauteur.
Tous ces éléments rendent l'utilisation de ces bridges plutôt anecdotique dans l'état actuel des choses.
A notre sens, c'est dans la quatrième partie de l'ouvrage, celle qui traite des prothèses implantaires que le système Procera® montre des qualités qui permettent de réaliser que nous avons quitté le vingtième siècle.
Le procédé permet tout d'abord d'obtenir des piliers usinés sur mesure en titane ou en alumine, alliant une adaptation parfaite des pièces prothétiques aux implants et une maîtrise irréprochable des axes, sans intervention de technique de coulée ou de surcoulée. Ce concept represente déjà en soi un progrès notable.
Mais c'est au sujet des reconstructions de grande étendue sur implants, que nous avons lu et relu, dont nous avons regardé et " re-regardé " les photos des armatures de bridges fraisées dans un unique bloc de titane, que le système prend sa vraie dimension. Ce procédé réduit à néant toute la chaîne conventionnelle de fonderie. C'est bien d'une révolution qu'il faudra parler si dans l'avenir, le travail du métal est réalisé par une machine-outil. Il ne restera plus qu'à mécaniser la réalisation de la céramique pour remplacer les prothésistes par des informaticiens (au 22éme siècle ?).
Prenons ce livre pour ce qu'il est : la présentation d'un système spécifique illustré par de nombreux et très beaux cas cliniques.
Nous aurions juste aimé avoir quelques lignes sur les défauts du système (il doit bien en exister) et les contraintes qui s'y rapportent.