La multiplication des cas de démence de type Alzheimer en fait un sujet de première importance. Les connaissances évoluent grâce au dynamisme des recherches ; aucun traitement curatif n'est encore promis à moyen terme. Le réel intérêt des soins dentaires chez un patient devenant de moins en moins autonome, coopérant et soucieux de sa santé bucco-dentaire peut alors se poser. Cependant, la notion de bien-être est primordiale face aux faiblesses de la prise en charge thérapeutique, et la santé orale est partie intégrante de la santé générale. Le chirurgien-dentiste doit évaluer le stade de démence du patient pour connaître ses possibilités de coopération et d'adaptation. Il en découle trois axes de prise en charge, de celle d'un patient apte à recevoir presque toutes les thérapeutiques, à celle, purement "urgentiste", du patient profondément dément. Les centres de soins de longue durée rencontrent des difficultés à maintenir ce suivi odonto-stomatologique: l'insuffisance des moyens financiers associée à la surcharge de travail des équipes soignantes limite la prise en charge quotidienne et les traitements dans le domaine odontologique. Un tableau récapitulatif de la conduite à tenir est proposé, en fonction des stades de démence, et donc du degré de coopération.
Auteurs : C. ABIN-JAUNET, V. ARMENGOL, C. CHAUSSAIN-MILLER, O. RODAT, O. LABOUX