par David Gerdolle
LES TECHNIQUES ADHÉSIVES offrent non seulement une économie tissulaire, mais également une bonne qualité esthétique. Cette approche bioesthétique est graduelle et non invasive : action chimique, micromécanique, plasties gingivales.
Concepts et principes
Dans le cadre du respect de la biologie, il faut procéder au renforcement de la dent
au lieu de délabrer. Puis, en l’absence de symptomatologie pulpaire, il convient de réaliser une hybridation dentinaire immédiate. La pose de la digue est un impératif absolu pour garantir l’isolation pulpaire immédiate vis-à-vis des bactéries. La qualité du collage est améliorée sur une dentine fraîchement taillée. On s’affranchit des problèmes liés à la temporisation puisqu’il n’est plus nécessaire de « coller » les provisoires.
On obtient également un meilleur confort du patient dans la mesure où les sensibilités postopératoires sont réduites, voire nulles. Les échecs sont moins nombreux (décollements, fractures.)
Parodonte : créer des marges juxtagingivales
Le but est de créer des limites nouvelles juxtagingivales ou légèrement supra gingivales pour avoir une marge plus agréable à travailler lors de la réalisation de l’onlay. Lors de la première séance, les limites sont remontées grâce à de fines couches de composites de restauration.
Tailles et préparations
La rétention est produite par la colle, non par la géométrie. Il ne faut pas conserver les parois d’épaisseur inférieure à 1,5mm ni les parois fissurées. La tendance est au recouvrement cuspidien sur les dents dépulpées. Les tenons dentinaires sont utilisés pour soutenir le matériau de restauration lorsque l’on manque de rétention.
Check-list des préparations
• Marges franches : bords francs (90°) ou biseautés (45° maximum).
• Finition du bord d’émail à l’aide de fraises diamantées grain rouge.
• Situation supragingivale des marges.
• Profil d’émergence cervical divergent.
• Espace proximal libre avec la dent ad jacente.
• Pas de contre-dépouille : rôle des subs tituts dentinaires et du recouvrement cuspidien.
• Épaisseur de réduction : entre 2mm et 4mm.
Techniques de collage
Le plus simple est d’utiliser des composites de restauration photopolymérisables. La puissance de la lampe Led, d’au moins 800mW/cm2, doit être contrôlée à l’aide d’un radiomètre. Le temps de po lymérisation doit être supérieur à une minute par face, avec contrôle du dégagement de chaleur.
Séquence clinique
La séquence clinique se divise en sept étapes, décomposées comme suit :
• Mise en place de la digue, dépose de l’élément provisoire (Fermit®) et essayage de la pièce prothétique.
• Sablage : réactivation de la base de composite.
• Etching de la marge d’émail.
Pendant que le praticien prépare la cavité, l’assistante prépare simultanément l’onlay.
• Silane (1min), séchage. La surface devient brillante.
• Bonding : non polymérisé tout de suite.
• Injection du composite de restauration dans la cavité. Pour diminuer sa viscosité : réchauffement au préalable (Calset®, AdDent) et insertion assistée par des ultrasons sans eau) à l’aide d’embouts spécifiques de type Luting tip® (EMS).
• Photopolymérisation longue, face par face.
Autres techniques
D’autres techniques sont disponibles sur le marché :
• Les composites dual (Variolink®, Panavia®). Ces matériaux sont rassurants, mais nécessitent aussi d’être photopolymérisés à coeur.
• Les colles (Rely X®, MaxCem Elite®), dont la stabilité chromatique des joints n’est pas satisfaisante. Leur utilisation n’est donc pas conseillée.
Limites et échecs
Les décollements sont peu fréquents. Lorsque le protocole est respecté, les échecs sont rares et réparables. De même, les fractures ne se produisent qu’exceptionnellement et proviennent souvent d’une erreur du praticien. Il semble que le composite résiste mieux que la céramique.
En guise de conclusion, on peut affirmer que, du point de vue des techniques, le traitement radiculaire n’est lié qu’à la symptomatologie pulpaire. Une approche biomécanique garantit un résultat biomimétique durable et une pérennité des résultats esthétiques.