Facettes de céramique collées : les cinq points clés

par Éric Hazan

APRÈS AVOIR ILLUSTRÉ par quelques photos cliniques les possibles indications de facettes, il convient de présenter les éléments du choix thérapeutique que sont les raisons de la consultation et le diagnostic précis des pathologies rencontrées. Le secteur antérieur peut être restauré de façons très diverses tant les techniques ont évolué ces dernières années (couronnes céramo-métalliques, céramo-céramiques ou facettes). Les deux premières font appel au cahier des charges spécifique de la prothèse fixée, les dernières sont régies, elles aussi, par un cahier des charges qui inclut cinq points clés. Tout ce qui sera évoqué dans cette présentation concernera la céramique feldspathique, seule susceptible de recevoir un traitement de surface adéquat afin de permettre un collage satisfaisant les critères de la dentisterie moderne. Par ailleurs, la réalisation de ces facettes nécessitera l’utilisation d’un matériau réfractaire permettant le montage et la cuisson de la céramique.

En premier lieu, il est nécessaire d’insister sur l’économie tissulaire possible lorsqu’on envisage une restauration par facette collée. En effet, la nature intrinsèque des facettes nous permet de réaliser des économies de tissus durs non négligeables, qui seront autant de temps gagné sur la durée de vie de la dent. Le rapport coût-bénéfice sur le plan dentaire s’avérera très intéressant.

Avoir la possibilité de réaliser des formes de contour variées sera le deuxième élément. Contrairement à la prothèse fixée classique qui présente, sur ce point, l’obligation très stricte de suivre un protocole souvent identique, nous nous trouvons ici en présence de possibilités multiples. En effet, il est possible de préparer les dents plus ou moins dans les trois plans de l’espace et en fonction des critères cliniques individuels liés tant aux anatomies dentaires qu’aux objectifs esthétiques et biomécaniques envisagés dans le projet prothétique. Les facettes de céramique se caractérisent le plus souvent par une absence d’infrastructure. Deux traits propres aux facettes en découlent : tout d’abord de permettre au clinicien de travailler sous des épaisseurs réduites de matériau céramique, mais aussi de pouvoir coller directement l’artifice prothétique sur le substrat dentaire. Ce qui nous amène directement au quatrième point clé : la biomécanique spécifique de ce type de restauration prothétique. La possibilité de réaliser un collage où les deux interfaces de colle fonctionneront sensiblement de la même façon modifie totalement les principes mécanistes hérités de la prothèse fixée traditionnelle. La rétention, la résistance, la stabilité ne se présenteront pas sous les mêmes aspects du fait d’une biomécanique tout autre. Celle-ci permettra de recréer une liaison en termes de comportement, proche de celle qui existe sur la dent naturelle.

Le cinquième point clé découle de ce dernier. Il convient tout d’abord d’essayer la facette sur la préparation après avoir nettoyé avec soin cette dernière. Après l’essayage, un nettoyage minutieux de l’intrados de la facette, suivi de l’application d’un acide fluorhydrique sous forme de gel à 9% pendant une minute seront effectués. Ils seront complétés par un rinçage à l’eau et la facette sera plongée dans une solution d’eau distillée dans un bac à ultrasons pendant 5 minutes, afin de retirer la couche de céramique mordancée. Enfin après un séchage idéal, un silane sera posé. L’assemblage consistera dans l’application d’un gel d’acide phosphorique à 35 % pendant 20 secondes sur l’ensemble de la surface dentaire à coller, puis d’un rinçage abondant pendant 1minute et d’un séchage. Le collage s’effectue ra au moyen d’un 4-Meta (Super Bond® poudre transparente).

 

Photo n°1  :  Dents naturelles avant traitement, usées et fissurées

 

Photo n°2  :  Incisives (12, 11 et 21) après les préparations pour facettes collées

 

Photo n°3  :  Vue clinique après collage des facettes

 

Photo n°4  :  Sourire de la patiente après le traitement