La contention : une nouveauté qui a fait ses preuves ?
par Jean-Michel Gonzalez
Différents moyens sont utilisés, amovibles ou fixes recourant à des collages. Le but consiste à immobiliser une ou plusieurs dents dans une position donnée. La contention est indiquée à la suite d’un traumatisme, en orthodontie ou pour traiter les conséquences de la maladie parodontale.
• Les traumatismes
Ils concernent principalement le secteur antérieur, et il est conseillé, pour la prise de décision, de se référer aux recommandations du site www.dentaltraumaguide.org.
• En orthodontie
La contention est indiquée pour :
– les classes II ;
– les biproalvéolies ;
– les encombrements incisivo-canins du patient de plus de 50 ans ;
– Les situations d’édentements non compensés.
• En parodontie
Dans les déplacements dentaires consécutifs ou conjugués à la maladie parodontale, le choix du type de contention va dépendre de différents facteurs : le potentiel de récidive, l’espace nécessaire au matériau, au maxillaire ou à la mandibule, le degré de mobilité, la présence d’édentements à compenser.
Les différentes formes cliniques sont amovibles ou collées avec ou sans préparation des dents. Les contentions amovibles sont surtout utilisées en post orthodontie quand le potentiel de récidive est faible. Elles sont souvent de port nocturne, pendant une durée équivalente à la durée du traitement. Ce sont des gouttières transparentes, plus confortables que les plaques de Hawley, Il est possible d’y ajouter des dents pour compenser un édentement. Leur amovibilité donne beaucoup de souplesse au traitement pour placer un implant ou faire une greffe.
Les fils collés de réalisation directe ou indirecte sont utilisés en post orthodontique quand le potentiel de récidive est faible et/ou lorsque la mobilité due à la maladie parodontale est faible. On utilise un fil extradur élastique 16x22 Odontec® qui est collé avec un composite. Réalisé avec une gouttière de positionnement, l’acte devient très rapide.
Le principal facteur de décollement est la mobilité dentaire. La flexibilité du fil va permettre au joint collé de ne pas être trop sollicité. Le phénomène inverse sera recherché en traumatologie où l’on recherchera une rigidité. Dans tous les cas, la contention par fil collé devra respecter les embrasures. En traumatologie, la contention n’excédera pas trois semaines, sauf cas exceptionnel de fracture radiculaire.
En cas de fracture radiculaire, l’obtention d’un cal nécessite une contention d’au moins trois mois. Les fibres collées ont été développées pour répondre à des exigences esthétiques, mais elles présentent pour défaut d’être extrêmement rigides. Elles sont indiquées dans les cas de traumatisme des secteurs antérieurs, lorsqu’il y a expulsion d’une dent. Une gouttière transparente peut rendre le même service. La limite de la contention sans préparation est la mobilité dentaire. En effet, les forces qui résultent de cisaillement, de traction et de pelage sont complexes et s’exercent sur le joint collé. Dans ces cas, il faudra réaliser des préparations dentaires. Elles ne se feront qu’au maxillaire, où l’occlusion verrouille la contention. Il s’agit de risques de récidive modérés à sévères ; la contention sera de longue durée.
Dans ces cas, la préparation de puits et d’épaulements situés en retrait des bords libres soulage le joint collé et contrebalance les forces exercées sur l’attelle collée. Le collage, dans ces cas, sera réalisé par du Super Bond® dont on apprécie l’ancienneté et les qualités rhéologiques.
Dans le traitement des agénésies des incisives latérales, que l’on opte pour la fermeture ou pour l’ouverture des espaces, les contentions collées avec préparation sont indiquées. Quand les espaces sont ouverts, deux options sont possibles : la pose d’implants ou la réalisation de bridges. Un problème de temporisation et de durée de contention se pose avant la réalisation de la prothèse d’usage.
En PAP, la contention de dents antérieures mobiles dans des cas de classe I de Kennedy maxillaire permet leur renfort.
Enfin la corrélation entre échec et degré de mobilité des dents est importante comme en atteste l’étude effectuée sur les cas traités. L’implantologie a modifié les attitudes conservatrices privilégiant la conservation du niveau osseux par rapport à celle des dents très mobiles.
Légende des photographies :
Photo 1 - Subluxation palatine d’une incisive centrale.
Photo 2 - La 21 est remise en place et contenue dans sa position par une contention collée, rigide, de faible étendue, respectant le parodonte marginal et de courte durée.
Photo 3 - Patiente ayant subi un traumatisme avec impaction de la 22 et fracture basse de la 23.
Photo 4 - L’utilisation de la gouttière donne lieu à une contention simple, comblant l’édentement et amovible permettant de gérer plus facilement le traitement de la zone édentée (extractions, mise en place d’implants et restauration prothétique).
Photo 5 - Patiente présentant une agénésie de 12 et 22 après traitement orthodontique par ouverture des espaces.
Photo 6 - Réalisation d’une attelle-bridge avec des préparations du support dentaire et des intermédiaires, lames en 12 et 22.
Photo 7 - Vue palatine, attelle en place.
Photo 8 - Vue vestibulaire, attelle en place.