Agénésie des incisives latérales, que faire ?


Agénésie des incisives latérales, que faire ?

 

par Catherine Galletti

 

 

 

L’agénésie d’incisives latérales pourra être lourde de conséquences sur le sourire. La solution implantaire, qui s’apparente à l’ankylose, ne peut être systématisée alors qu’une croissance alvéolaire continue tardive existe.

 

Solution implantaire

 

La canine reste en place de canine et va jouer pleinement son rôle de fonction canine. Les dents adjacentes et l’esthétique du sourire sont préservées.

 

Comment évoluent les implants en place à long terme ?

 

Il existe une absence de prévisibilité. Les études à dix ans ont montré un risque de fonte de l’os vestibulaire qui peut se traduire par une couleur bleue de la gencive. Dans certains cas, le pilier pourra être visible avec le temps. De plus, une infraclusion progressive a été décrite, même chez l’adulte.

  

Recommandations

 

Il faudra attendre la fin de la croissance et reculer le plus possible la mise en place des implants. Un espace minimal destiné à conserver 1,5 mm de chaque côté de l’implant est recommandé, sous peine de perdre les papilles. Une contention fixe, qui pourra aller du simple fil orthodontique collé avec l’adjonction de dents prothétiques au bridge collé sans préparation des dents adjacentes, est conseillée. Le sourire gingival ou les typologies en face longue pourront nous orienter vers une autre alternative (bridge collé ou fermeture des espaces lorsque cette solution est envisageable).

 

 

Solution biologique : fermeture des espaces

  

La canine prend la place de l’incisive latérale, et la première prémolaire celle de la canine. La première molaire se retrouve, de ce fait, dans la situation bien connue en orthodontie de la classe II thérapeutique. Malgré les idées reçues, les études ont montré que cette solution ne perturbait pas la fonction occlusale. Il n’y a pas plus de problème ATM.

  

Qu’en est-il du résultat esthétique ?

 

Différents paramètres rentrent en ligne de compte dans les études sur la perception du sourire. La couleur, la morphologie et la position verticale.

 

Recommandations

 

Il apparaît nettement que la couleur de la canine doit être semblable à celle de l’incisive centrale, avec un zénith gingival placé 0,5 mm plus bas. La longueur et la largeur de la canine devront être réduites. Sa pointe sera émoussée. Ainsi, les canines seront plus ou moins travaillées, souvent par réduction amélaire, parfois par ajout cosmétique (composite, facettes…). Cette solution sera privilégiée en fonction de la malocclusion initiale et de la forme des canines.

  

 


Légendes des 4 photographies :

  

photo 1 : Solution implantaire : situation initiale d’agénésie de 12 et 22 avec mésialisation de 23 et persistance de 52 et 63. La patiente, âgée de 35 ans, est en classe I. Elle ne découvre pas de gencive lors du sourire.

 

photo 2 : Solution implantaire : la présence d’espaces initiaux et le calage fonctionnel en place conduisent à un choix d’ouverture d’espaces. L’âge et la position du sourire de la patiente ont autorisé la mise en place d’implants dans le secteur esthétique (implants : Dr F. Cherel).

 

photo 3 : Solution biologique : situation initiale d’agénésie de 12. Il existe un encombrement antérieur, un décalage antéropostérieur de classe II à gauche et une déviation du milieu interincisif maxillaire du côté droit. Le sourire est de ce fait asymétrique. Les canines ont une couleur proche de celle des incisives centrales et une forme agréable.

 

photo 4 : Solution biologique : le schéma clinique, la forme et la couleur favorable des canines ont justifié l’extraction de 22 et la solution de fermeture des espaces. Le sourire après traitement d’orthodontie est harmonieux. Le milieu maxillaire a pu être recentré. Les canines ont été travaillées par soustraction. Leur diamètre a été réduit par stripping et leur pointe émoussée.