Gérer les cas complexes
Par Jean-Daniel Orthlieb
La réhabilitation prothétique quotidienne réalisée par un praticien occluso-concient repose sur une réflexion initiale systématique. Cette réflexion a pour but de déterminer les moyens nécessaires à une réhabilitation prothétique s’intégrant au schéma occlusal propre du patient. Ainsi, il s’avère indispensable de déterminer la position de référence souhaitée, le type d’enregistrement occlusal nécessaire ainsi que le type de simulateur à utiliser.
Déterminer la position de référence
Dans un contexte dentaire et musculo-articulaire stable, l’OIM constitue une position de référence. Les restaurations prothétiques doivent s’intégrer et renforcer le schéma occlusal initial du patient. Lorsque l’OIM est perturbée, on opte alors pour l’occlusion de relation centrée (ORC). La stabilisation de cette position par l’équilibration occlusale et la réalisation de prothèses provisoires permet alors de revenir à une situation occlusale simple facilitant la réalisation desprothèses définitives.
Déterminer le type d’enregistrement
Il convient de rechercher l’affrontement direct des modèles. Il faut éviter toutes interpositions de matériau dans les zones de contact intermaxillaires qui pourraient générer une source d’erreur de repositionnement. La simple réalisation d’une cire occlusale au niveau des préparations assure un enregistrement fiable, notamment en l’absence de pilier postérieur.
Choix du simulateur
Dans un contexte occlusal stable, la réalisation de prothèses sectorielles ne participant
pas au guidage autorise l’utilisation d’un occluseur. Lorsqu’il y
a lieu de reconstruire le guidage antérieur, il convient alors de chercher à reproduire le plus fidèlement possible la cinématique mandibulaire. Dans ce cas, l’utilisation d’articulateur semi-adaptable et de l’arc faciale s’impose. A ce stade, la position de référence doit être validée en comparant les points de contacts intermaxillaire observés sur les modèles à ceux relevés sur la carte occlusale du patient. En conclusion, on peut affirmer que gérer l’occlusion tout au long du traitement prothétique permet d’anticiper les échecs et de préserver l’avenir.
Vos questions, les réponses de Jean-Daniel Orthlieb
Comment peut-on avoir la certitude que l'occlusion restaurée par les provisoires est satisfaisante ?
Il n'y a pas de certitudes. C'est l'examen clinique occlusal qui va permettre de valider le résultat obtenu.
La flexibilité de la mandibule a-t-elle une incidence dans la prise d’empreinte ?
La flexibilité mandibulaire est faible, mais elle existe. Afin de limiter ce phénomène, il est recommandé de ne pas prendre les empreintes mandibulaires la bouche grande ouverte, mais de laisser le patient la refermer légèrement pendant le temps de prise.
Les articulateurs sont-ils interchangeables ?
Non. Un cas clinique doit être réalisé entièrement sur le même articulateur. Il faut donc disposer au cabinet de plusieurs articulateurs identifiés.