Les fractures radiculaires
par Chantal Naulin-Ifi
Les fractures radiculaires se produisent essentiellement sur dents matures. Elles sont généralement associées à une fracture de l’os alvéolaire et s’accompagnent de traumatismes des dents adjacentes ou antagonistes. Cliniquement, nous devons considérer le fragment apical qui reste vascularisé, le fragment coronaire et l’espace entre les deux.
Pour objectiver le trait de fracture, il sera nécessaire de réaliser des radios sous différentes incidences ainsi qu’un cliché occlusal. Le cone beam, bien qu’il permette de ne pas passer à côté d’une fracture, devra être utilisé avec parcimonie pour diminuer l’irradiation du patient.
Le traitement va dépendre de la situation du trait de fracture et du déplacement du fragment coronaire. Si la fracture intéresse le tiers apical, sans mobilité ni déplacement, il faudra s’abstenir de tout traitement et instaurer une surveillance régulière. Si la fracture intéresse le tiers moyen, il faudra réduire la fracture sous anesthésie locale, entre le pouce et l’index, et réaliser une contention de trois mois.
En présence d’une fracture du tiers coronaire avec rupture de la sertissure cervicale, il faudra extraire le fragment coronaire, réaliser un traitement du fragment radiculaire résiduel au Ca(OH)2 et le tracter orthodontiquement pour réaliser ensuite une prothèse.
Si le fragment est peu déplacé et en l’absence de communication entre le trait de fracture et la cavité buccale, les cellules du ligament alvéolo-dentaire et les cellules pulpaires vont mettre en place un tissu dur cicatriciel. Si le déplacement est plus important, la revascularisation se fera via les cellules du ligament desmodontal, et le tissu cicatriciel sera conjonctif.
Plus la dent est immature et plus la réduction de la fracture est rapide, meilleur sera le pronostic de réparation. Les trois principaux facteurs de complications sont le déplacement coronaire et la fracture alvéolaire, la réduction inadéquate de la fracture et l’absence de surveillance ou de suivi du cas clinique.
Les examens de contrôle doivent être rapprochés durant les six premiers mois, puis avoir lieu tous les six mois pendant au minimum cinq ans.
Légendes des 4 photographies :
Photo 1 : Éléments de diagnostic radiographique.
Photo 2 : Diagnostic radiographique : exemple 1.
Photo 3 : Diagnostic radiographique : exemple 2.
Photo 4 : Fracture non visible radiographiquement et visualisée 6 mois après.