Luxations et expulsions : détection et gestion des séquelles

Cécilia Bourguignon


Luxations et expulsions : détection et gestion des séquelles

 

par Cécilia Bourguignon

  

  

  

 

Différents types d’oblitération canalaire.

Toute dent traumatisée doit être suivie. Ci-dessous, les principales séquelles post-traumatiques.


L’oblitération canalaire

 

De 1 % à 10 % des dents oblitérées développent des radio-clartés apicales. (Andreasen et al., 1987 ; Robertson et al., 1996 et 1997). Le traitement endodontique d’emblée est souvent injustifié car l’oblitération est une forme de réparation.

 

La nécrose pulpaire

 11 immature expulsée, placée dans du lait, réimplantée après 1 heure et 21 luxée. - À gauche, radiographie à 10 jours. - À droite, radiographie à 6 mois : l’oblitération canalaire en cours est visible sur les deux dents.

Pour les dents immatures, trois thérapeutiques existent :

• l’apexification à l’hydroxyde de calcium ;

• l’apexification au MTA ;

• le protocole de revascularisation de l’espace pulpaire de dents infectées, dont le principal avantage est de permettre parfois l’obtention de l’édification radiculaire ainsi qu’un épaississement des parois radiculaires. Les protocoles sont en pleine évolution. Succinctement :

– Première séance : digue, irrigation douce du canal à l’hypochlorite de sodium à 1,5 %. De l’hydroxyde de calcium ou une mixture antibiotique (la composition de la mixture varie selon les auteurs et évolue) est placée dans le canal et laissée environ un mois.

Radiographie d’une dent dont la pulpe s’est nécrosée et infectée et parodontite apicale associée.

– Deuxième séance : anesthésie sans vasoconstricteur, digue, retirer le Ca(OH)2 ou la mixture antibiotique, rincer à l’EDTA. Certains auteurs recommandent un dernier rinçage à l’EDTA, car celui-ci semble favoriser la libération de facteurs de croissance dentinaires ainsi que l’attachement de cellules souches à la dentine (Yamauchi et al., 2011 ; Galler et al., 2011). Un saignement des tissus péri-apicaux dans le canal est créé afin d’obtenir un caillot sanguin jusqu’au 2/3 cervical de la racine.

 

La résorption de surface guérit par elle-même.

 

La résorption de remplacement apparaît lorsqu’une vaste zone de surface radiculaire a été endommagée, notamment le cément et pré-cément. L’os se retrouve alors en contact direct avec la dentine. La racine est graduellement remplacée par de l’os. Un son métallique est entendu à la percussion. Selon l’âge du patient, la dent devient infrapositionnée.

 Apexification avec du Ca(OH)2.

La résorption inflammatoire se produit lorsque, associée à une vaste destruction de la surface radiculaire, s’ajoute l’infection du système canalaire. Elle peut évoluer de façon fulgurante et détruire la racine en quelques jours. Elle est soignée par le protocole de traitement endodontique à l’hydroxyde de calcium à long terme.

 

En conclusion, l’idéal est d’éviter les séquelles. La bonne gestion de l’urgence améliore le pronostic et minimise les séquelles. Les « guidelines » ou recommandations de l’IADT (International Association of Dental Traumatology) sont une aide précieuse et facilement consultable.

 

 

 


Légendes des 4 radiographies :

 

Radio n°1 :  Différents types d’oblitération canalaire.

Radio n°2 : 11 immature expulsée, placée dans du lait, réimplantée après 1 heure et 21 luxée. - À gauche, radiographie à 10 jours. - À droite, radiographie à 6 mois : l’oblitération canalaire en cours est visible sur les deux dents.

Radio n°3 : Radiographie d’une dent dont la pulpe s’est nécrosée et infectée et parodontite apicale associée.

Radio n°4 : Apexification avec du Ca(OH)2.